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JEANNE.

C’est pas la peine ! y a plus pressé que ça.

JEAN.

Oui, il y a plus pressé que ça. Venez donc vous reposer à mon logis ! Et Mariette ?

JEANNE.

Elle va bien, puisque me voilà.

JEAN.

Vous l’avez donc pas amenée avec vous ?

JEANNE.

Est-ce que vous auriez souhaité la voir ?

JEAN.

Bien sûr que j’aurais souhaité… Après ça, un jour de fête, de tapage… Vous avez aussi bien fait de la laisser chez vous ! Et alors, vous arrivez ?

JEANNE.

Comme vous dites, car j’ai pas encore pris le temps d’entrer dans la maison.

JEAN.

Ah ! vous êtes pas entrée ? Vous avez pas la clef ?

JEANNE.

Si fait, j’ai apporté la mienne.

Jean, à part.

Diantre ! (Haut.) Mais vous allez pas vous reposer dans c’te maison-là ? Elle est peut-être en décombres… Quand je dis en décombres… je veux dire qu’il y a pas de mobilier… quand je dis qu’il y a pas de mobilier… j’ai rien vendu ! je suis pas homme à vendre ce qui est à ma sœur, mais…

JEANNE.

Allons, vous cherchez des raisons pour me dégoûter d’être venue, et je vois bien que vous vous seriez passé de ma visite. Mais je ne vous dérangerai pas de vos plaisirs, et je n’en ai pas long à vous dire. Asseyons-nous là pour un moment, mon cousin