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ça qui mèn’ à rien. L’un, c’est su’ une bâtisse ; l’autre, c’est su’ une personne.

JEAN.

Bah ! bah ! faut acheter ça, père Germinet.

GERMINET.

C’est du bien de mineur, c’est pas commode à vendre. La Jeanne a pas voulu d’ailleurs, et puis c’est trop cher pour moi.

JEAN.

Combien que vous croyez que ça vaut ?

GERMINET.

Je sais pas, ça peut valoir un millier de francs.

JEAN.

Vous en aviez pourtant offert le double.

GERMINET.

Vous vous souvenez pas. Si ça vaut un sou de plus, je veux que la maison, les arbres et les murs me passent à travers le corps. Mais, tout ça, c’est des paroles pour rien dire ; vous feriez mieux de vendre du vôtre, Jean Robin.

JEAN.

Qu’est-ce que vous voudriez donc m’acheter ?

GERMINET.

Moi, rien ; mais j’ai mon cousin Lienard qui vous achèterait bien votre champ du Chaumois, qui joute le sien. Il en a bonne envie, et il vous payerait ça quatre-vingt-dix francs la boisselée, sans marchander ; ça vous va-t-il ?

JEAN.

Pourquoi veut-il m’acheter ça si cher ?

GERMINET.

Ah ! vous voulez vendre à bas prix ? c’est donc que vous voudriez être payé tout de suite ?

JEAN.

Tenez, père Germinet, vous jouez au plus fin. Allez donc