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IX


Je suivis Roger au donjon pour empêcher qu’il ne reprît Gaston dans la cour. Je voyais le jeune comte si préoccupé de ce jeune paysan, que je craignais quelque découverte funeste au repos de sa mère. Madame de Flamarande était seule au donjon avec la baronne et M. Ferras ; Salcède avait pris congé d’elles. Madame me pria de rester un peu ; j’acceptai, car la chose importante pour le moment, c’était de surveiller Roger, et d’être prêt à lui expliquer tout ce qui pourrait lui sembler étrange. On parlait de partir le lendemain pour Montesparre. Roger y fit opposition. Il n’avait, disait-il, nulle hâte de quitter ce curieux rocher de Flamarande où probablement il ne reviendrait jamais.

Ce n’est pas là, disait-il, qu’il aurait du plaisir à finir ses jours ; le pays était triste à se brûler la cervelle, le château effroyable comme un roman d’Anne Radcliffe, et les circonstances où