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VII


À huit heures, il fut sur pied et alla trouver sa mère au donjon. Moi, j’eus à surveiller les apprêts de la cérémonie. Le prêtre, qui n’était pas jeune, n’avait pu veiller toute la nuit. C’est l’obligeant et infatigable Ambroise qui, sans vouloir appeler personne, était resté seul dans la chapelle jusqu’au jour. Je l’y trouvai agenouillé avec l’apparente piété du paysan, mais dormant avec l’insouciance du bohémien habitué à tous les événements et à tous les gîtes. Si le pays de Flamarande eût été tant soit peu peuplé, la cour du manoir eût été trop petite pour contenir les assistants, car tous les habitants et pasteurs des montagnes environnantes laissèrent leurs occupations pour voir le spectacle d’un enterrement seigneurial. Ce ne fut pourtant pas la curiosité seule qui les attira. Je sus qu’ils étaient flattés de voir installer dans leur désert les tombes de leurs anciens seigneurs, et qu’ils regardaient