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nue pour entourer sa tombe de tout le respect possible.

Je n’avais pas besoin de cette recommandation. J’avais, malgré tout, aimé fidèlement le comte de Flamarande. Hélène était bien trop convenable pour émettre une opinion quelconque. Ambroise pouvait être plus inquiétant ; mais, en terminant son admonestation, madame de Flamarande ne l’avait pas regardé. Ses yeux s’étaient involontairement attachés à ceux de madame de Montesparre, dont l’attitude résolue n’annonçait pas qu’elle fût portée à ménager le défunt. Hélène et moi, nous nous étions inclinés en signe d’assentiment. Sans s’incliner, Ambroise avait dit :

— Ça, c’est juste, ça se doit !

Madame de Montesparre reprit de sa voix nette, un peu méridionale :

— La volonté dont nous subissons ici les conséquences ne sera pas discutée ; mais il faut bien qu’il soit constaté, — ici elle lut le papier qu’elle tenait, — que cette volonté pèse à jamais sur les nôtres et que nous ne pouvons l’enfreindre, ni aujourd’hui ni demain, sans blesser la religion des deux fils de M. de Flamarande. Gaston consentira-t-il sans scrupule à être réintégré dans ses droits, contrairement à la volonté paternelle ? Roger verra-t-il sans trouble apparaître ce frère sur la légitimité duquel son père a voulu laisser planer un doute ? Et, en dehors de la famille, ces inconvé-