Page:Sand - Les Deux Freres.djvu/240

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Tu reviendras ?

— Quand vous me ferez appeler par Charlotte, qui reste là-haut pour faire la chambre, je serai à la ferme.

Gaston sortit, et peu d’instants plus tard madame se trouva ou se crut en tête-à-tête avec Salcède. S’il la salua en silence, il ne lui baisa pas la main, car leurs voix me firent connaître qu’ils restaient à distance respectueuse l’un de l’autre.

Salcède entra en matière tout de suite. Sans doute il avait promis à Roger de ne pas parler de ce qui s’était passé, il voulait lui laisser l’initiative de sa loyale résolution et le plaisir de donner cette joie à sa mère. Il ne lui parla que de Gaston.

— Pardonnez-moi, lui dit-il, de me présenter si tôt devant vous ; mais je vous sais matinale et je viens d’avoir au Refuge avec Gaston un entretien dont il veut que je vous fasse part avant de passer outre en quelque sens que ce soit.

— Dites, mon ami, répondit la comtesse ; vous m’effrayez ! Qu’y a-t-il de nouveau ?

— Il y a ceci de très-imprévu, que Gaston refuse de devenir mon fils adoptif, de recevoir mon nom et d’avoir droit à ma fortune.

— Pourquoi ?

— Impossible de savoir pourquoi. Il ne veut rien expliquer. Il dit non, et le non de Gaston est une chose terrible.

— Ah ! s’écria madame de Flamarande, il est