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— Parfaitement ; mais vous, monsieur le marquis ?

— Moi, je prendrai l’autre chemin, celui qui rejoint la route de Clermont. Là, je saurai s’il a monté au nord ou au midi, car, s’il persiste dans ses idées de voyage, il aura trouvé des chevaux de poste pour l’une ou l’autre direction.

— Mais il a maintenant environ deux heures d’avance sur nous ?

— Pour le moment, il est encore à pied, et je sais où je trouverai près d’ici un bon cheval pour me porter rapidement. Tous ces paysans sont mes amis. Quant à vous, attendez ; vous en trouverez un sur votre route, à l’endroit que je vais vous désigner.

Il écrivit un nom et une adresse sur son carnet avec ces mots : « Un cheval tout de suite pour M. Alphonse. »

Nous nous séparâmes, et en effet je trouvai à peu de distance une bonne monture qui fut mise avec empressement à ma disposition. Le nom d’Alphonse était comme un talisman.

À Montesparre, on n’avait pas vu Roger. La baronne, sachant que j’étais là, vint me chercher pour m’interroger. Je n’avais pas le temps de lui tout dire et je ne jugeai pas utile de lui faire ma confession. Elle sut seulement que j’étais inquiet de Roger, qui paraissait avoir du chagrin ou du dépit.

— Eh bien, dit-elle, je le chercherai aussi, moi.