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éloquemment quel homme sans cœur et sans principes était ce mari, indifférent à tant de charmes et livré à tous les désordres.

— Cependant, repris-je, il vous autorise à être généreuse après la victoire.

— Et à qui croit-il donc avoir affaire ? s’écria-t-elle en rougissant de colère. Il oublie que les d’Aillane sont l’honneur même et ne recevront jamais, à titre de grâce et de bienfait, ce que l’équité leur fait regarder comme la légitime propriété de leur famille.

Je fus frappé de l’énergie qu’elle mit dans cette réponse.

— Êtes-vous donc très-liée avec les d’Aillane ? lui demandai-je. Je ne le pensais pas.

Elle rougit encore et répondit négativement.

— Je n’ai jamais eu de grandes relations avec eux, dit-elle ; mais ils sont mes parents assez proches pour que leur honneur et le mien ne fassent qu’un. J’ai la certitude que la volonté de