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Bien résolu à ne me vanter à personne de l’aventure, je me couchai et dormis très-bien jusqu’à l’heure où Baptiste frappa chez moi pour m’avertir de l’approche du déjeuner. J’allai lui ouvrir après avoir bien constaté que ma porte était restée fermée au verrou, comme je m’en étais assuré avant de m’endormir ; j’avais fait et je fis encore la même observation sur l’autre porte de mon appartement, je comptai les gros pitons de fer qui assujettissent les plaques des cheminées ; je cherchai en vain la possibilité et les indices d’une porte secrète.

— À quoi bon, d’ailleurs ? me disais-je mélancoliquement, pendant que Baptiste me poudrait les cheveux ; n’ai-je pas vu un objet qui n’avait pas de consistance, une robe ou un suaire qui s’est évanoui sous ma main ?

Sans cette circonstance concluante, j’aurais pu attribuer tout à une moquerie de madame d’Ionis ;