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— Certainement, les trois pains d’abord, et les trois carafes ensuite, étaient faits pour me donner à penser. Pourtant, je confesse que je ne trouve absolument rien qui ait rapport…

— Ah ! si fait, monsieur. Les trois demoiselles du temps de Henri II ont été empoisonnées par le pain et l’eau !

— Je vois bien la relation, mais je ne comprends pas que cette offrande, si c’en est une, puisse leur être bien agréable. Qu’en pensez-vous vous-même ?

— Je pense que là où sont leurs âmes, elles n’en savent rien, ou s’en soucient fort peu, dit Zéphyrine d’un air de supériorité modeste. Mais il faut que vous sachiez comment ces idées-là sont venues à ma bonne vieille maîtresse. Je vous apporte le manuscrit que madame d’Ionis, sa belle-fille, madame Caroline, comme nous l’appelons ici, a relevé elle-même, sur de vieux griffonnages trouvés dans les archives de la famille.