Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.

femme à qui l’usage tient lieu d’esprit, j’eus le loisir d’examiner et sa figure et celle de l’autre matrone, encore plus grasse qu’elle, qui, assise à quelque distance et remplissant le fond d’un ouvrage de tapisserie, ne desserrait pas les dents et levait à peine les yeux sur moi. Elle était mise à peu près comme la douairière, robe de soie foncée, manches collantes, fichu de dentelle noire passé par-dessus un bonnet blanc et noué sous le menton. Mais tout cela était moins propre et moins frais ; les mains étaient moins blanches quoique aussi potelées ; le type plus vulgaire, bien que la vulgarité fût déjà très-accusée dans les traits lourds de la grosse douairière d’Ionis. Bref, je ne doutai plus de sa condition de fille de compagnie, lorsque la douairière lui dit, à propos de mon refus de souper :

— N’importe, Zéphyrine, il ne faut pas oublier que M. Nivières est jeune et qu’il peut