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n’y a pas de pauvreté pour les âmes fières. Dis cela à celle qui t’interrogera demain, et ne cède pas à l’amour qu’elle t’inspire jusqu’à trahir ta religion de famille.

— J’obéirai, je le jure ! Et, à présent, révélez-moi les secrets de la vie éternelle. Où est votre âme maintenant ? quelles facultés nouvelles a-t-elle acquises dans ce renouvellement ?…

— Je ne puis te répondre que ceci : La mort n’existe pas ; rien ne meurt ; mais les choses de l’autre vie sont bien différentes de ce que l’on s’imagine dans le monde où tu es. Je ne t’en dirai pas davantage, ne m’interroge pas.

— Dites-moi, au moins, si je vous reverrai dans cette autre vie.

— Je l’ignore.

— Et dans celle-ci ?

— Oui, si tu le mérites.

— Je le mériterai ! Dites-moi encore… Puisque vous pouvez diriger et conseiller ceux qui vivent