Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/91

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Ce sont des feuilles sèches que le vent fait tourner, pensa-t-il, ou quelque bête de la ferme qui se sauve ici. Mais, s’il en est ainsi, la grille du jardin serait donc ouverte ? Alors, je suis perdu ! Mon Dieu ! ayez pitié de moi !

Cependant le bruit était si léger, que Mario s’enhardit à regarder à travers le lierre qui tapissait sa retraite, et il vit un petit être qui tournait, indécis, comme pour chercher un refuge dans le même lieu.

Mario n’avait pas eu le temps de fermer la porte de la chaumière derrière lui ; le petit être entra et lui dit à voix basse :

— Est-ce que tu es là, Mario.

— C’est donc toi, Pilar ? lui dit l’enfant, surpris par un sentiment de joie en reconnaissant sa petite compagne qu’il avait crue morte.

Mais il ajouta tristement :

— Est-ce pour me livrer que tu me cherches ?

— Non, non, Mario ! répondit-elle. Je veux me sauver de La Flèche. Sauve-moi, mon Mario, car je suis trop malheureuse avec ce maudit !

— Et comment pourrais-je te sauver, moi qui ne sais comment me sauver moi-même !… Va-t’en d’ici ou restes-y sans moi, ma pauvre Pilar ; car ces bandits en te cherchant, vont me trouver aussi.

— Non, non ; La Flèche croit m’avoir laissée là-bas avec le mort !

— Quel mort ?

— Ils l’appellent d’Alvimar. Il est mort l’autre nuit, ils l’ont enterré ce matin.

— Tu rêves… ou je ne comprends pas. N’importe ! Tu t’es échappée ?

— Oui ; je savais que l’on venait ici pour prendre ton