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Il fut convenu encore que chacun partirait isolément de son poste, et ce poste fut assigné à chacun d’après la connaissance stratégique que Guillaume et le marquis avaient des moindres localités.

À cet effet, Guillaume se séparerait de ses gens à la Berthenoux, et ceux-ci se dissémineraient le long de l’Igneraie. M. Robin irait seul chez son métayer, tandis que son monde franchirait, par vingt pistes différentes, la petite distance entre le Coudray et Brilbault, en ayant soin de garder toute la ligne de Saint-Chartier.

De son côté, Bois-Doré irait faire une promenade à Montlevic, et, de là, partirait seul pour le rendez-vous, après avoir dispersé son escorte de la même façon que ses deux amis, afin d’ôter tout soupçon à quiconque observerait ses mouvements.

Toutes les dispositions prises, on pouvait compter mettre sur pied et faire agir avec certitude une centaine d’hommes solides et bien avisés. Pour sa part, Bois-Doré en fournissait à peu près cinquante, tout en laissant une dizaine de bons serviteurs pour la garde de son château et de sa gentille hôtesse Lauriane.

Afin de paraître, aux yeux des espions présumés, étranger à tout projet sur Brilbault, le marquis se fit accompagner au château de Montlevic par Mario, comme pour rendre visite aux jeunes gens ses voisins.

Les d’Orsanne étaient petits-fils d’Antoine d’Orsanne, qui fut lieutenant-général du Berry et calviniste.

Le marquis et Mario passèrent une heure chez eux ; après quoi, Bois-Doré chargea Aristandre de reconduire son enfant à Briantes, tandis qu’il remonta à cheval pour s’en aller tout seul à Étalié, qui est un hameau sur la route de La Châtre à Thevet, au faîte d’une hauteur appelée le Terrier.