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adopté pour semer l’épouvante et l’exploiter au profit d’un intérêt quelconque.

M. Robin remarqua, en outre, qu’au dire du métayer, cette fantasmagorie ne se produisait à Brilbault que depuis environ deux mois, c’est-à-dire environ depuis l’époque assignée par Guillaume et le marquis à la mort de d’Alvimar.

— Tout ceci, dit-il, me remet en mémoire que, le jour de ma dernière arrivée au Coudray, la semaine passée, je rencontrai à plusieurs reprises sur mon chemin, et de loin en loin, des gens d’assez mauvaise mine, qui ne me parurent ni paysans, ni bourgeois, ni soldats, et que je m’étonnai de ne point connaître. Sachez de vos gens si, dans ces derniers temps, ils n’ont fait pas des rencontres pareilles dans vos environs.

Divers domestiques furent mandés. Ceux de Bois-Doré et ceux de Guillaume s’accordèrent à dire que, depuis quelques semaines, ils avaient vu rôder dans les bois et dans les chemins peu fréquentés de la Varenne, certaines figures suspectes, et qu’ils s’étaient demandés ce que ces étrangers trouvaient à gagner dans des endroits si déserts.

On se souvint alors de vols assez nombreux commis dans les fermes et basses-cours des localités environnantes ; enfin, la figure de La Flèche avait reparu, avec d’autres figures hétéroclites, dans les foires et marchés des villes voisines. On croyait, du moins, pouvoir affirmer qu’un personnage de tréteaux, outrecuidant le babillard, déguisé de diverses manières, était le même qui avait rôdé, deux ou trois jours durant, entre Briantes et la Motte-Seuilly, à l’époque de la recouvrance de Mario.

Il résulta de ces renseignements que l’on présuma