Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol2.djvu/74

Cette page n’a pas encore été corrigée

pires, et c’est dans ce pays que je vous puis efficacement protéger ou cacher, selon les événements qui surviendront. Ne nous tourmentons pas de l’inconnu, et, si vous avez scrupule d’augmenter les embarras de ma situation, songez à ceci, que l’éducation de Mario est manquée et perdue sans vous. Songez au service que vous me rendez de faire d’un aimable enfant un homme de tête et de cœur, et vous reconnaîtrez que ce n’est ni ma fortune ni ma vie qui pourraient m’acquitter envers vous, car ni l’une ni l’autre ne valent la science et la vertu que vous nous donnez.

Ayant, non sans peine, arraché à son ami le serment de ne pas quitter Briantes sans son consentement, le marquis allait retourner à Ars, lorsqu’il vit arriver Guillaume avec M. Robin de Coulogne, celui-ci très-surpris de ce que lui avait raconté le matin même son métayer Faraudet, celui-là s’étonnant de n’avoir pas reçu, la veille au soir, la visite du marquis, annoncée par ses gens.

Bois-Doré se confessa et raconta sincèrement la vision qu’il avait eue à Brilbault, affirmant toutefois que, jusqu’à l’apparition du profil de d’Alvimar sur la muraille, il croyait être certain de n’avoir pas rêvé un tapage et des ombres provenant d’être parfaitement réels.

Il eut la mortification de surprendre un sourire d’incrédulité sur la figure de ses deux auditeurs ; mais, quand il eut raconté les aventures antérieures du logis de la jardinière, et montré les notes de d’Alvimar, il vit ses amis redevenir sérieux et attentifs.

— Mon cousin, lui dit Guillaume, en ce qui touche ces notes, il me sera facile de les rendre authentiques et de vous fournir l’écriture et la signature de M. d’Alvimar. Je vous certifie, en attendant, que ces pages-ci