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— Ne cassez rien, monsieur ! reprit Adamas ; je ne l’ai pas, ma tête ; ne le voyez-vous point ? Ce mot me vient sur les lèvres je ne sais comment ; aussi vrai que Dieu est au ciel, c’est la première fois que je vois votre figure. Dois-je quérir l’astrologue ?

— Oui, courez ! et gare à vous tous, s’il y a ici un leurre ou un piége ! je mets le feu à votre taudis !

Bois-Doré ne pouvait que protester de sa parfaite ignorance des faits. Il ne comprenait rien du tout à la conduite d’Adamas, et il en était même fort inquiet.

Il voyait bien que le fidèle serviteur avait entendu la conversation qu’il venait d’avoir avec le conseiller, et qu’il se servait, pour sauver Lucilio, du moyen imaginé par lui de le faire passer pour astrologue, sachant, comme tout le monde, le respect que le prince de Condé avait pour la prétendue science des devins. Mais le grave Lucilio se prêterait-il à cette ruse ? Saurait-il jouer son rôle ?

— Enfin, pensait Bois-Doré, comptons sur la Providence et sur le génie d’Adamas ! Il ne s’agit que de faire sortir d’ici l’ennemi, sans qu’il s’empare de la personne de mon ami et de la mienne ; nous aviserons ensuite à notre sûreté.




XLIII


Au bout de peu d’instants, Lucilio parut avec Adamas.

Il était calme et souriant comme à l’ordinaire. Il salua légèrement le conseiller, profondément le marquis, et présenta à celui-ci un papier chargé d’hiéroglyphes.

— Hélas ! mon ami, dit Bois-Doré, je n’y connais rien.