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et riches ; mais je n’y vois rien de blâmable, et je sais que ce n’est pas dans des salles ouvertes à tout venant que vous cacheriez vos diableries. On m’a parlé d’une chambre fermée que vous appelez votre magasin, et où vous n’admettez pas tout le monde. C’est là que je souhaite aller, et que vous devez me conduire sans résistance ni tromperie ; car, outre que j’ai le plan de votre maison, qui n’est pas grande, j’ai le moyen d’y tout bouleverser, et je serais marri d’avoir à me porter à cette extrémité.

— Ce ne sera pas nécessaire, répondit le marquis en prenant un flambeau ; me voilà prêt à vous satisfaire. Ah ! pourtant, ajouta-t-il en s’arrêtant, je n’ai point les clefs de cette chambre, et ne saurais vous y faire entrer sans l’assistance de mon vieux domestique. Vous plaît-il que je l’appelle ?

— Je le ferai venir, dit le conseiller en ouvrant la porte.

Et s’adressant à ses gens, qui se tenaient sur le palier :

— Qu’un de vous, leur dit-il, obéisse à M. de Bois-Doré. — Donnez vos ordres, marquis. Comment se nomme votre valet ?

Le marquis, voyant qu’il était gardé à vue et entièrement au pouvoir de son hôte, se résigna, et, ne montrant aucun dépit inutile, il allait nommer Adamas, lorsqu’il vit la figure de celui-ci apparaître derrière celles des piquiers qui gardaient la porte.

— Adamas, lui dit-il, apportez-moi les clefs du magasin.

— Oui, monsieur, répondit Adamas, je les ai sur moi ; les voici ; mais…

— Entrez, dit le conseiller à Adamas.