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— Que faisiez-vous donc en croupe derrière le cocher, monsieur le comte ? dit le marquis après avoir embrassé son héritier.

— Hélas ! mon doux maître, pardonnez-moi, dit Aristandre, qui venait de mettre aussi pied à terre. Tout en venant de chercher Squilindre à l’écurie pour l’opposer à ces diables de chevaux allemands, j’avais vitement enfermé Coquet pour que M. le comte ne pût le monter, car je l’avais vu rôder par là, votre démon… faites excuse ! votre mignon de fils, et je me doutais bien qu’il voulait courir au danger.

» Mais, comme j’étais au mitan des coups, voilà-t-il pas quelque chose qui me saute le long des reins ! Je n’y ai pas fait grande attention d’abord, c’était si léger ! Mais voilà qu’il m’était poussé quatre bras : deux grands et deux petits ! Des deux grands, je poussais ma bête et défaisais les ennemis ; des deux petits, je rechargeais mes armes et maniais la pique si lestement, que je travaillais comme deux.

» Que voulez-vous ! j’étais dans une bagarre où il n’eût point fait bon de mettre à terre mon petit double, si bien que j’en suis sorti au complet, grâce à Dieu, après avoir joliment battu en grange sur l’ennemi et abattu sous les pieds de ce vaillant cheval de carrosse, qui est au besoin un fameux cheval de guerre, monsieur ! plus d’un réprouvé qui en voulait à vos jours, que Dieu conserve monsieur le marquis ! Si j’ai mal fait, punissez-moi, mais ne reprenez pas M. le comte ; car, vrai, par le nom de… c’est un bon petit… qui vous… des coups de maître à ces… d’Allemands, et qui sera bientôt, je vous le dis, un… comme vous, mon maître !

— Assez, assez d’éloges, mon ami, reprit Bois-Doré en serrant la main de son carrosseux. Si tu apprends à