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Ainsi pris entre deux feux, les reîtres se battirent pourtant avec un grand acharnement, surtout les solides Allemands de Macabre et les bouillants Français de la lieutenante.

Les Italiens de Saccage lâchèrent pied les premiers, en hommes qui détestaient Macabre et Proserpine, et ne voulaient point du tout mourir pour eux.

Ils essayèrent de se détacher pour se porter vers le château par un détour ; mais ils furent reçus en chemin par Aristandre, qui, s’étant emporté à la poursuite des bohémiens, ignorait l’attaque des reîtres, et tomba sur eux sans savoir de quoi il s’agissait.

Comme il avait avec lui une bonne petite troupe, et que, du premier coup, il abattit le lieutenant, la déroute des autres fut bientôt effectuée, et, dans la crainte d’une nouvelle générosité de Bois-Doré, le carrosseux se hâta d’expédier ceux qui furent pris, le lieutenant Saccage en tête.

La ceinture de celui-ci fut de bonne prise ; mais Aristandre ne voulut pas se l’approprier et la réserva pour la masse.

Un instant après, comme il courait pour rejoindre le marquis, il rencontra un des hommes qui avaient accompagné Lucilio à Brilbault.

— Hé ! Denison ! lui cria-t-il, qu’as tu fait de notre sourdelinier ?

— Demande-moi plutôt, répondit Denison, ce qu’en ont fait ces brigands de reîtres. Dieu le sait ! Nous avions marché sur Étalié avec lui pour rejoindre M. le marquis ; mais, au bas de la montée, nous avons été enveloppés par ces bandits, qui nous ont désarçonnés et emmenés.

Ils voulaient d’abord arquebuser maître Jovelin sur