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au toucher, que ce n’était pas celle de Bois-Doré. Il avait posé le canon d’un pistolet arraché par lui, en passant, aux mains de Clindor, sur ce crâne poilu et rude, et avait tiré à bout portant.

Il avait vengé la mort de son père et sauvé la vie de son oncle.




LVIII


Le marquis ne sut pas tout de suite quel ange libérateur était venu à son secours.

Il se dégagea du corps de Sanche, dont les genoux pliés pesaient encore sur lui. Il étendit les bras au hasard, croyant être aux prises avec un nouvel ennemi qui l’avait manqué.

Ses bras rencontrèrent Mario, qui s’efforçait de le relever, en lui disant avec angoisse :

— Mon père, mon pauvre père, es-tu mort ?… Non, tu m’embrasses. Es-tu blessé ?

— Non, rien ! un peu foulé seulement, répondit le marquis. Mais que s’est-il donc passé ? Où est cet infâme ?…

— Je crois bien que je l’ai tué, dit Mario ; car il ne remue plus.

— Méfie-toi, méfie-toi ! s’écria Bois-Doré en se levant avec effort et en entraînant son bien-aimé au bas des degrés. Tant que le serpent a un souffle de vie, il veut mordre !

En ce moment, Clindor arrivait avec une torche, et l’on vit Sanche inerte et défiguré.