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avec lui et en le regardant face à face, elle n’avait ressenti aucune crainte. Cependant, pourquoi avait-elle pensé à Charlotte d’Albret pendant qu’il lui parlait ? Elle n’en savait rien ; elle n’y avait pas fait grande attention d’abord.

Mais d’Alvimar avait insisté pour pénétrer ses pensées, il lui avait presque parlé d’amour. Du moins, il lui en avait plus dit en deux mots, lui qu’elle voyait pour la première fois, que n’avait jamais osé le faire aucun des amis, jeunes ou vieux, qui l’entouraient.

Surprise de tant d’audace, elle l’avait regardé encore, mais, cette fois, à la dérobée ; elle avait surpris un sourire perfide sur cette figure charmante ; et, en même temps, le profil qui se dessinait sur le fond rougeâtre du ciel bas lui avait arraché un cri de terreur.

Ce beau jeune homme, qui semblait provoquer les premiers battements de son cœur, ressemblait à César Borgia !

Que cela fût une certitude ou une rêverie, il lui avait été impossible de rester un instant de plus à son bras.

Elle avait trouvé un prétexte à sa peur, elle s’était enfuie, et elle venait regarder le portrait, pour détruire ou confirmer ses doutes.




VII


Comme le jour tombait rapidement et qu’il faisait déjà sombre du côté du préau, elle retourna sur ses pas et alla chercher une lumière dans sa chambre, qui était située