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De son côté, Bois-Doré, tout en occupant son fils de puérilités et de fadaises, le conserva pur et bon, grâce à cette mystérieuse insufflation qui d’une bonne nature se communique à une autre, sans y songer et sans le savoir.

Tous les enfants sont portés à réagir contre l’enseignement trop formulé ; ils suivent plus volontiers un instinct qui les mène, sans savoir lui-même où il va.

Lorsque, au milieu de ses futiles préoccupations, le marquis était dérangé pour service à rendre ou secours à donner, il n’en témoignait jamais ni dépit ni lassitude. Il se levait, écoutait, questionnait, consolait et agissait.

Naturellement flâneur et débonnaire, il ne s’ennuyait d’aucune plainte et ne s’impatientait contre aucun bavardage de pauvre commère. Ainsi, tout en ayant l’air de consacrer sa vie à des riens, il ne passait guère de moments dans cette vie facile et bénévole sans qu’il fît du plaisir ou du bien à quelqu’un.

Aussi sa journée, toujours commencée avec de beaux projets de travail pour son fils (il appelait travail le soin de la toilette et l’enseignement des belles manières), se passait à ne se décider sur rien, à ne rien entreprendre, et à laisser toutes choses aux sages conclusions d’Adamas et aux aimables caprices de l’enfant.




XXXVIII


Cependant, au bout de quelques semaines, grâce à l’activité d’Adamas et à l’intelligence de la Morisque, on avait réussi à équiper Mario en gentilhomme de qualité,