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c’est que je vous demande sans détour où est M. de Villareal et d’où vient que je ne le vois point en votre compagnie.

Cette insidieuse brusquerie faillit démonter Bois-Doré.

Heureusement Guillaume d’Ars, qui se rapprochait de lui en ce moment, avait entendu la question, et il se chargea d’y répondre.

— Vous demandez M. de Villareal, dit-il en saluant M. Poulain. Il est parti de ce château avec moi hier au soir.

— Excusez-moi, reprit le recteur en saluant Guillaume avec plus d’égards qu’il n’en montrait à Bois-Doré. Alors c’est chez vous, monsieur le comte, que je puis lui adresser une lettre ?

— Non, monsieur, répondit Guillaume dépité de cette instance. Il n’est point chez moi aujourd’hui…

— Mais, s’il a été faire une promenade, vous attendez son retour, ce soir ou demain au plus tard, je suppose ?

— Je ne sais point quel jour il rentrera, monsieur : je n’ai pas coutume de questionner les gens. Mais venez donc, marquis ; on vous réclame au salon.

Il entraîna Bois-Doré vers les de Beuvre, pour couper court aux investigations du recteur, qui se retira avec un étrange sourire et une humilité menaçante.

— Vous parliez de M. de Villareal, dit de Beuvre au marquis ; je vous ai entendu prononcer son nom. D’où vient donc que nous ne le voyons point céans ? Est-il malade ?

— Il est parti, dit Guillaume, que ces interrogations devant de nombreux témoins gênaient et inquiétaient beaucoup.

— Parti pour ne plus revenir ? dit Lauriane.