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un des noms de sa famille, et celui qu’il porte, je le sais fort bien.

— Alors, mon cousin, qu’il le dise, et je jure que, si c’est le véritable nom de ma défunte belle-sœur, je me retire d’ici en vous faisant à tous les deux des excuses.

— Et moi, dit d’Alvimar, je refuse de le dire. Je croyais qu’entre gentilshommes une simple parole devait suffire ; mais vous m’insultez sans trêve et sans prudence. C’est un duel que vous voulez, et il doit être fait selon votre désir.

— Non ! cent fois non ! s’écria Guillaume. Finissons-en ; et, puisqu’il ne faut au marquis que de savoir votre nom pour se retirer en paix, je…

— N’oubliez pas, je vous prie, reprit d’Alvimar, que vous m’exposez…

— Point ! Mon cousin est un trop galant homme pour vous livrer à vos ennemis. Sachez donc, marquis, et je mets ceci sous la sauvegarde de votre honneur, que monsieur s’appelle Sciarra d’Alvimar.

— Oui-dà ! répondit le marquis avec ironie. Alors monsieur a pour chiffre les propres initiales de la marque de fabrique de Salamanque ?

— Que voulez-vous dire ?

— Rien ! C’est un mensonge de monsieur que je signale au passage ; mais celui-là est si petit au prix des autres…

— Quels autres ? Voyons, marquis, vous êtes trop obstiné !

— Laissez, Guillaume ! dit d’Alvimar affichant toujours le dédain. Il faut que tout ceci finisse par un coup d’épée. Nous en serons plus tôt débarrassés.

— Eh bien, moi, dit le marquis, je ne suis plus si hâté ! Je tiens à savoir le nom de baptême et le nom de famille de la sœur