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ceux qu’on promène au bout d’une tige à la hauteur du plan. Les automates n’obéissent qu’à eux-mêmes et ne font rien d’imprévu. Les plus vulgaires animaux en bois, corrigés et repeints, sont préférables. Pour les grands monstres de la féerie, ce sont des tarasques comme on les fabriquait jadis en osier pour les fêtes populaires du Midi. Les nôtres sont en baleine revêtue d’étoffe, ou mieux encore en acier ; tous nos anciens jupons-cage, si fort à la mode ces derniers temps, y ont passé et ont fourni la souple carcasse d’animaux fantastiques qui sont de véritables objets d’art.

Il s’agissait encore de pouvoir organiser vite les représentations, car le plaisir est toujours pris à la volée dans l’existence de gens qui travaillent sérieusement à autre chose. Le plus long, c’était, à chaque pièce nouvelle, de déshabiller et de rhabiller les personnages, cela prenait des heures que nous n’avions pas toujours à leur service. Il valait mieux avoir une troupe habillée une fois pour toutes, sauf les excentricités imprévues. C’est pourquoi, en l’espace de quelques jours, Maurice sculptait de temps en temps à la veillée une vingtaine de personnages nouveaux. Il y en a maintenant cent vingt-cinq