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pliquer sa conduite, préférant d’ailleurs toutes les humiliations à celle d’être trahie par son amant, elle se laissa conduire machinalement et à demi égarée jusqu’au parc de Monceaux, où Montgenays l’attendait dans une allée. Le comédien se cacha parmi les arbres, et les suivit de l’œil tandis que Pauline, docile à ses avertissements, se promena avec Montgenays sans se laisser perdre de vue, et sans vouloir lui expliquer l’obstination qu’elle mettait à ne pas aller plus loin. Il attribua cette persistance à une pruderie bourgeoise qu’il trouva fort ridicule, car il n’était pas assez sot pour débuter par de l’audace. Il se composa un maintien grave, une voix profonde, des discours pleins de sentiment et de respect. Il s’aperçut bientôt que Pauline ne connaissait ni la malheureuse déclaration ni la fâcheuse lettre ; et, dès cet instant, il eut beau jeu pour prévenir les desseins de Laurence. Il feignit d’être en proie à un repentir profond et d’avoir pris des résolutions sérieuses ; il arrangea un nouveau roman, se confessa d’un ancien amour pour Laurence, qu’il n’avait jamais osé avouer à Pauline, et qui de temps en temps s’était réveillé malgré lui, même lorsqu’il était aux genoux de cette aimable fille, si pure, si douce, si humble, si supérieure à l’orgueilleuse actrice. Il avait cédé à des séductions terribles, à des avances délirantes ; et, dernièrement encore, il avait été assez fou, assez ennemi de sa propre dignité, de son propre bonheur, pour adresser à Laurence une lettre qu’il désavouait, qu’il détestait, et dont cependant il devait la révélation textuelle à Pauline. Il lui répéta cette lettre mot à mot, insista sur ce qu’elle avait de plus coupable, de moins pardonnable, disait-il, ne voulant pas de grâce, se soumettant à sa haine, à son oubli, mais ne voulant pas mériter son mépris. — Jamais Laurence ne vous montrera cette lettre, lui dit-il ; elle a trop provoqué mon retour vers elle pour vous four-