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— Eh bien !… un nom très-français, Louise, Blanche, Charlotte ?

— Vous y êtes, je m’appelle Caroline !

— Vous voyez bien !… Et vous arrivez de province ?

— De la campagne.

— Tiens ! pourquoi donc n’avez-vous pas les mains rouges ?… Est-ce que cela vous fait plaisir d’être à Paris ?

— Non, pas du tout !

— Je parie que vos parents vous ont forcée ?…

— Non, non, personne ne m’a forcée.

— Mais vous vous ennuyez ici ? Convenez que vous vous ennuyez !

— Mais non, je ne m’ennuie jamais.

— Vous n’êtes plus franche !

— Je vous jure que si.

— Alors vous êtes donc très-raisonnable ?

— Je m’en pique.

— Positive peut-être ?

— Non.

— Romanesque alors ?

— Non plus.

— Quoi donc ?

— Rien.

— Comment rien ?

— Rien qui mérite la plus petite attention. Je sais lire, écrire et compter. Je jouaille un peu de piano. Je suis très-obéissante. Je mets de la conscience dans