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les quatre murs de la petite chambre qu’éclairait en plein la lampe, et résumant sa situation mieux qu’il ne l’avait encore fait depuis la disparition de Caroline. Il avait agité en lui-même mille partis extrêmes, puis il s’était dit qu’il se devait à son fils, et la vue de cet enfant lui avait rendu la volonté de combattre le mal physique qui recommençait à le menacer. Depuis vingt-quatre heures il s’était arrêté à un plan définitif. Il voulait conduire Didier chez madame Heudebert, laisser à celle-ci une lettre pour Caroline, et quitter la France pour quelque temps, afin que, rassurée par son absence, mademoiselle de Saint-Geneix revînt se fixer près de sa sœur à Étampes. Pendant quelques semaines de calme, la marquise s’éclairerait peut-être, ou peut-être laisserait-elle pénétrer son secret au duc, qui avait juré de le lui arracher par surprise. Si le duc échouait, Urbain n’abandonnait pas la partie. Il reviendrait sans bruit au château de Mauveroche, où sa mère devait passer l’été chez sa belle-fille, et il ne ferait savoir son retour à Caroline que lorsqu’après l’avoir justifiée auprès de sa mère, il aurait de nouveau levé tous les obstacles.

L’important et le plus pressé était donc de faire sortir mademoiselle de Saint-Geneix de sa mystérieuse retraite. Le marquis supposait toujours qu’elle était à Paris dans un couvent. Il se voyait obligé de passer encore quelques jours à Polignac pour bien s’assurer de la guérison de la Roqueberte avant de lui causer le chagrin de lui reprendre son fils, et ce retard