Page:Sand - Le Marquis de Villemer.djvu/224

Cette page a été validée par deux contributeurs.

avais bien raison d’estimer ce caractère-là !… Mais, tiens, j’ai apporté ses lettres. Je veux que tu les lises.

Caroline lut les lettres, et vit qu’à partir du jour où elle avait donné des soins à monsieur de Villemer, celui-ci s’était occupé de sa famille avec une vive et constante sollicitude. Il avait prévenu ses désirs secrets, il s’était inquiété de l’éducation des enfants. Il avait fait par lettres des démarches promptes et sûres, sans même offrir de les faire, et en se bornant à demander les renseignements nécessaires à Camille sur les services de son mari dans l’administration. Il avait annoncé le succès, refusant tout remerciement et disant que sa dette de reconnaissance envers mademoiselle de Saint-Geneix était loin d’être acquittée. Ces bonnes nouvelles étaient arrivées à Camille pendant le voyage à petites journées de poste que faisait Caroline avec la marquise, car la vieille dame avait horreur et frayeur des diligences et des chemins de fer.

Quant à l’habitation d’Étampes, c’était encore une idée et une offre du marquis. Il avait là, disait-il, une petite propriété de nul rapport, léguée par un vieux parent, et il priait madame Heudebert de lui rendre le service de l’habiter. Elle avait accepté, disant qu’elle se chargeait des réparations ; mais elle avait trouvé la maisonnette en très-bon état, meublée, et même approvisionnée de bois, de vin et de légumes pour plus d’un an. Quand elle avait demandé à la personne changée par le marquis de ces détails le prix du loyer, on lui avait répondu que l’on avait ordre de ne