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les fera paraître moins longues, tu le sais. Conserve-la-moi, indulgente à mes défauts, généreuse envers ma confiance.

P.-S. Je présume que ma mère est partie pour Séval avec mademoiselle de Saint-Geneix, et que tu les auras accompagnées. Si ma mère s’inquiétait de moi, dis-lui que tu as reçu de mes nouvelles, et que je suis toujours en Normandie.


VIII


Le même jour où le marquis écrivait à son frère, Caroline écrivait à sa sœur et lui esquissait à sa manière le pays où elle se trouvait.


Séval, par Chambon (Creuse), 1er mai 45.

Enfin, ma sœur, nous y voilà ! et c’est un paradis terrestre. Le château est vieux et petit, mais bien arrangé pour le confort et assez pittoresque. Le parc est assez vaste, pas trop bien tenu, et pas à l’anglaise, Dieu merci ! riche en beaux vieux arbres couverts de lierre et en herbes folles. Le pays est adorable. Nous sommes en Auvergne en dépit des nouvelles délimitations, mais tout près de l’ancienne limite de La Marche, à une lieue d’une petite ville qui s’appelle Chambon et que nous avons traversée pour arriver au