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MYRTO. — Et qu’est-ce que c’est que cet endroit-là ? Est-ce habité ?

JACQUES. — Non ; c’est une chapelle abandonnée dans une lande déserte ; mais il y a un ravin à deux pas d’ici, et il serait imprudent, nous qui l’avons évité par miracle jusqu’à présent, de nous avancer davantage.

FLORENCE. — Savez-vous ce qu’il faut faire, monsieur Jacques ? Vous avez froid, j’en suis sûr, et mademoiselle aussi. Entrez dans la chapelle, qui n’est pas très-bien close, mais où vous serez toujours mieux qu’en plein champ. Je vais dételer le cheval, le mettre dans ce préau fermé, et j’irai vous rejoindre. Il est impossible que dans une heure ce brouillard ne soit pas à peu près tombé.

JACQUES. — C’est, en effet, le seul parti raisonnable à prendre, et pour cela, mademoiselle Myrto, il ne faut qu’un peu de patience.

MYRTO. — Oh ! monsieur Jacques, je n’en ai pas besoin quand je suis avec vous… et avec lui… qui ne m’entend déjà plus !

JACQUES. — Attendez ! Je vais prendre une des lanternes de la voiture pour nous éclairer dans cette espèce de ruine.




SCÈNE VII


Dans la chapelle de Saint-Satur


MYRTO, JACQUES.

JACQUES. — Ah ! ah ! le brouillard y est entré aussi, car il doit y avoir bien des brèches au vitrage, mais cependant on y voit clair à se conduire, et on y respire un air moins épais que dehors.

MYRTO. — Cela me parait bien joli, cette vieille chapelle Pourquoi est-ce abandonné ?

JACQUES. — Ce n’a jamais été une église paroissiale, mais seulement un point de dévotion particulière. On y vient