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vas me noyer. Ah ! j’ai pied. Sacristi ! j’ai manqué mon coup ; me voilà propre !

DAMIEN. — Dame ! on vous dit de sauter à gauche. C’est comme ça que vous perdez la tête, vous ? Heureusement que nous sommes là. Sans nous vous périssiez, jeune homme !

POLYTE. — Allons, donnez-moi la main et passez-moi l’eau, que j’aille retrouver ma tante !

MAURICE. — Eh bien, voilà une tante qui va retrouver un joli neveu ! Allons, entrez dans le Mayeux, mon gentilhomme ! Vous pouvez bien dire que vous devez la vie à ce beau navire.




SCÈNE III


Chez Jacques.


JACQUES, RALPH, JENNY.

JACQUES. — Présentez mon respect à madame de Noirac, dites-lui qu’un autre jour, demain, si elle veut, j’irai dîner avec elle ; mais aujourd’hui, impossible. J’ai invité Florence, et je ne veux pas lui faire une impolitesse.

JENNY. — Mais est-ce que monsieur Florence n’a pas songé à vous faire dire qu’il ne pouvait pas dîner avec vous ?

JACQUES. — Non.

JENNY. — C’est singulier. Il aurait dû songer à cela, du moins !

JACQUES. Il est donc retenu par quelque occupation inattendue ?

JENNY. — Oui, je crois… Après cela, je ne sais pas ; il compte peut-être revenir à six heures… et voilà justement que six heures sonnent à l’horloge du village. Ah ! tenez, le voilà, je parie ! on entre dans votre jardin.

RALPH, allant ouvrir. — Non. Ce sont nos jeunes artistes.

MAURICE, qui entre avec Eugène et Damien. — Ah ! philosophe ! je vous trouve en bonne compagnie, et je vous fais mon compliment.