le peu qu’on leur demande ! Mes amis, ce n’est pas ça ; il faut encore recommencer.
PIERRE. — Diantre, j’en ai chaud ! Comment donc que tu fais, toi, Cottin, pour ne point t’échauffer ?
DAMIEN. — C’est qu’il écoute.
MYRTO, revenant, à Germain. — Ils n’ont pas encore fini ? (À Marguerite.) Eh bien ! est-il prêt, votre déjeuner, que vous êtes là à regarder ?
MARGUERITE. — Je m’y en vas. Ah çà ! vous voulez des œufs, du fromage, des poulets, du vin, des fruits…
MYRTO. — Oui, oui, et je paye d’avance. Tenez !
MARGUERITE. — Un louis d’or ? Ah ! c’est trop, mam’selle.
MYRTO. — Allez toujours.
MAURICE. — Flèche à terre… Enchaînez… En avant, marche !… Sergent, faites remiser la pompe à la mairie.
MYRTO. — Eh bien ! monsieur, est-ce fini, vos exercices hydrauliques ?
MAURICE, riant. — Pardon, madame, mais, sous les armes, le militaire français ne connaît que son devoir.
MYRTO. — Vous avez là un joli grade !… capitaine ?
MAURICE. — Non ! je ne commande encore que vingt-quatre hommes qui n’en valent pas deux. Je dois cet honneur à ma supériorité dans l’art de lire couramment le Manuel du pompier.
MYRTO. — Et ça vous amuse ?
MAURICE. — Pas du tout.
MYRTO. — Eh bien ! pourquoi le faites-vous ?
MAURICE. — Parce qu’il faut bien se rendre utile, ne fût-ce que dans son village.
MYRTO. — Mais tous ces pétrats à qui vous rendez service ont l’air de recevoir l’instruction malgré eux ?
MAURICE. — C’est toujours comme ça.
MYRTO. — Voyons, je vous ai invité à déjeuner avec moi ce matin, venez-vous ? Où sont vos amis ?
MAURICE. — Les voilà qui reviennent de conduire la pompe.