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— On vous le payera.

— Vous consentez à ce que je vous écrive ?

— Non. Vous n’écrirez qu’à votre femme. Toute infraction à mes volontés annulera mes promesses.

— J’obéirai, dit-il. Voulez-vous me permettre de vous remercier ?

— Je vous le défends, au contraire.

Il hésita un instant à s’éloigner et tenta je ne sais quelle comédie. Il plia le genou devant moi et pleura de vraies larmes. Il pleurait à volonté, comme les femmes.

— Relevez-vous, lui dis-je, et partez !

— Eh bien, s’écria-t-il, frappez-moi, crachez-moi à la figure, foulez-moi aux pieds. J’aime mieux cela que votre indifférence.

Je lui tournai le dos. Il prit son parti et disparut.

Je retournai auprès de Félicie, je ne lui dis rien. Je vaquai à mes occupations habituelles. J’étais bien sûr que Tonino ne lui écrirait pas. Il la redoutait ; peut-être la haïssait-il. Dans tous les cas, il s’applaudissait d’un dénoûment qui l’enrichissait au gré de son ambition, en le délivrant du tourment de feindre la passion qu’il n’éprouvait plus. Quant à la honte que je lui infligeais, elle était sans doute déjà bue.

Quelques jours s’écoulèrent dans un calme apparent. J’avais remarqué chez Félicie des phases de douceur et de tranquillité que je m’expliquais maintenant. Elle éprouvait par intervalles le besoin d’oublier Tonino, et presque toujours, après une entrevue