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tant de soin, et il en jetait les débris dans la crevasse du rocher. Il mit le petit bonnet dans sa poche sans souci de le froisser, et descendit hardiment vers la Diablerette. Il n’avait, du reste, aucun motif pour s’en cacher, et il ne pouvait pas manquer de prétextes pour que sa visite dût me paraître très-naturelle.

Je le laissai passer et je m’avisai de ce qui pouvait, de ce qui devait arriver. Félicie avait certainement exploré le verger où elle m’avait vu entrer, et, ne m’y voyant pas, elle avait pu se flatter de trouver encore son amant au rendez-vous. Elle allait venir à sa rencontre. À peine avais-je eu le temps de concevoir cette pensée, que je vis accourir Félicie.

Elle était inquiète et regardait autour d’elle, comme si elle eût craint d’être suivie. Il l’aborda très-naturellement, lui parla sans doute de manière à la rassurer et entra avec elle dans le bois où j’étais.

Je les perdis de vue. Mais je ne cessai pas d’entendre, non loin de moi, le bruit de leurs pas sur les bruyères sèches et cassantes. Un moment je crus qu’ils s’éloignaient ; le son de leurs voix me détrompa. Ils avaient gagné la partie gazonnée d’une suite de petites clairières qui s’enchaînaient à celle dont je m’étais fait un refuge ; ils approchèrent à mesure que je reculais. Évidemment le lieu qui m’avait paru le meilleur pour observer sans être vu était celui qu’ils cherchaient pour eux-mêmes, car ils devaient connaître encore mieux que moi tous les détails d’une localité si voisine de leurs rendez-vous.