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pas, tu n’aimeras jamais Sylvestre. C’est un vieillard, c’est un père, lui ! très-bien. Qu’il reste près de toi, vénère-le, adore-le comme une image de saint, je veux bien, ça m’est égal ; mais ne l’épouse pas, je te le défends. »


DU MÊME.

« Tu m’aimes et tu m’aimeras. J’ai consenti, épouse-le, puisque tu le veux ! Ambitieuse ! il te faut deux amours, un pour l’esprit, un pour le cœur ? J’aurai le bon, moi ; j’aurai celui que je veux. Il le faudra bien : patience ! »


DE FÉLICIE.

« Non, cent fois non, tu n’auras pas l’amour que tu veux de moi. Quand même je succomberais au trouble où tu me jettes avec tes folies, cela ne prouverait pas que je t’aime. Quel plaisir trouverais-tu à me voir pleurer et mordre la terre ? Ah ! te le jure, je me tuerais après. Oublie-moi, ne reviens jamais. Quel mal tu me fais ! Est-ce là la récompense d’un amour de mère ? Oui, je ne voyais en toi que mon enfant. Mon enfant ! avoir un enfant qui m’aime comme ma fille m’eût aimée, c’était mon rêve, et c’était si naturel ! … Pouvais-je deviner qu’à peine assez grand pour atteindre mon coude, tu avais déjà de mauvais instincts ? Souviens-toi quelle colère, quel chagrin, quelle honte j’ai eue quand, pour la première fois, tu as osé me dire que tu voulais être mon mari ! J’aurais dû te