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s’occupait du trousseau des mariés avec sa générosité ordinaire et des soins tout maternels. Vanina, honteuse de la voir coudre, marquer et repasser tout le jour pour elle, venait l’aider ; mais, malgré elle, c’était toujours à quelque harde de son futur qu’elle travaillait avec ardeur et intelligence. De sa propre toilette elle se souciait à peine, et Félicie était obligée de corriger ses bévues. Elle le faisait avec patience, parlant peu, souriant à peine, affairée, absorbée, pensant à quelque chose qui ne s’exprimait pas et qui semblait impossible à exprimer.

Enfin le grand jour arriva. La mariée, éblouissante de fraîcheur et de parure, vint avec Tonino demander à genoux la bénédiction de la patronne et la mienne.

— Toi, lui dit Félicie en l’embrassant, je te bénis de tout mon cœur. Je n’ai pas de reproches à te faire, tu es une enfant sans malice et sans volonté ; mais je fais un effort pour bénir ton mari. Il aurait dû attendre la fin du deuil de cette maison où mon frère l’avait reçu et traité comme son fils. Les raisons qu’il a données pour se dispenser de le pleurer une année entière sont des raisons lâches, des raisons d’égoïste. J’y ai cédé à cause de toi, par pitié de ton inexpérience et de ta faiblesse. Je n’attendais pas de toi de grandes vertus, je n’avais pas le droit de t’en demander, ne t’ayant pas élevée avec autant de soin que j’aurais peut-être dû le faire ; mais lui… Enfin n’en parlons plus. Aimez-vous et soyez heureux.

Je trouvai le discours de Félicie gratuitement amer