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pas transpiré. Il ne se doutait réellement de rien. Alors, un petit orchestre invisible que nous avions fait venir de Rouen joua une ouverture classique, la toile d’emballage qui cachait le fond tomba, et laissa paraître une autre toile rouge et or qu’encadrait la devanture d’un joli petit théâtre improvisé. Laurence tressaillit.

— Qu’est-ce donc ? dit-il, la comédie ? Je ne l’aime plus, je ne pourrai pas l’écouter !

— Ce sera court, lui répondit la comtesse. Vos ouvriers, dont vous avez su vous faire aimer, ont imaginé de vous donner ce divertissement : ce sera très-naïf ; soyez-le aussi, sachez-leur gré de l’intention.

— Bah ! dit Laurence, ils vont être prétentieux et ridicules !

Il regarda le programme, c’était une représentation de fragments. On allait jouer les scènes de nuit iii, viii et ix du cinquième acte du Mariage de Figaro.

— Allons ! dit Laurence, ils sont fous, ces braves gens ; mais j’ai été un si mauvais Almavive dans mon temps, que je n’ai le droit de siffler personne.