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qu’il perdait la tête et avait besoin de ne penser qu’à lui-même. Il s’enfuit dans les bois, où nous le vîmes courir et parler seul comme un insensé. J’admirai cette puissance de l’émotion personnelle dont le foyer, si souvent excité au profit des autres, brûlait encore en lui comme chez un jeune homme.

Cinq jours après, Laurence était revenu à Bertheville ; il y avait trouvé madame de Valdère, qui l’attendait pour lui ménager une grande surprise. Il rapportait toutes les actes nécessaires à la prochaine publication de leurs bans. Elle ne lui permit pas de parler affaires et projets ; cette soirée devait être consacrée au bonheur de se revoir et de résumer le passé dans une douce quiétude.

J’arrivai, comme j’en avais été sommé par elle, à la fin du dîner. Non-seulement j’étais initié à ce qui se préparait, mais j’y avais beaucoup travaillé, et je ne devais pas perdre Laurence de vue pendant que la comtesse le quitterait. Elle s’était fait apporter une toilette exquise, qu’elle alla passer très-vite, et, quand elle revint dire à Laurence de lui donner la main pour la conduire au salon, elle était éblouissante. Il y avait bien de quoi perdre la