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jardin inculte et abandonné, et nous ne parlâmes point de Saint-Vandrille. Nous revenions toujours à l’inconnue, et je croyais voir qu’à force de parler de moi et de me dépeindre à madame de Valdère, elle avait excité chez celle-ci une grande curiosité de me voir, peut-être un intérêt plus vif que la curiosité. Ma voisine me parut, sinon aussi aventureuse que son amie, du moins aussi romanesque, et je commençai à sentir qu’il me serait très-facile de m’éprendre d’elle, pour peu que j’y fusse encouragé.

Je ne le fus point, et je m’épris davantage. Je n’avais pas osé lui demander de me recevoir ; elle s’enferma si bien durant quelques jours, que je rôdai en vain autour de sa demeure sans l’apercevoir. C’est alors que l’idée me vint de transformer en cabinet de travail la chambre à coucher de mon oncle, et d’installer mes pénates dans le pavillon carré, qui deviendrait la chambre bleue de Blois. Du moment que je connaissais la véritable créatrice de cette jolie chambre, elle me deviendrait doublement intéressante, et je commençai à y travailler de mémoire avec beaucoup d’ardeur. Quand, au bout de quelques jours, elle commença à ressembler à