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la cour, je la saluai en passant, et j’allais respecter son investigation, lorsqu’elle vint à moi avec un mélange d’usage et de timidité qui donnait un grand charme à son action.

— Je dois, me dit-elle, demander pardon au châtelain de Bertheville (c’est le nom de mon abbaye) pour le sans-gêne avec lequel j’ai franchi les portes ouvertes de son manoir…

— Pardon ? lui répondis-je, quand j’aurais à vous en rendre grâce !

— Voilà qui est très-aimable, reprit-elle avec une bonhomie enjouée qui ne l’empêcha pas de rougir un peu ; mais je n’abuserai pas, je me retire, et, vous sachant ici, ce que j’ignorais encore, je ne me permettrai plus…

— Je vais repartir à l’instant même, si ma présence vous empêche d’examiner mes travaux.

— J’ai fini… Je venais demander quelques renseignements pour mon compte.

J’offris de lui donner ceux dont le propriétaire dispose, et elle vit tout de suite que j’allais être sérieux et parfaitement convenable. Elle ne fit donc pas de difficulté pour me dire qu’elle avait envie de Saint-Vandrille, mais qu’elle était effrayée de la