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l’hospitalité. J’eus pitié du pauvre homme, qui était aussi fatigué que ses bêtes, et je lui promis de les garder pendant qu’il irait, à travers bois, chercher du secours au château voisin.

C’était tout près effectivement, car, au bout d’un quart d’heure, je le vis revenir avec deux hommes et un cheval de renfort. On nous tira lestement d’affaire, et un des hommes, qui me parut être un garçon de ferme, me dit que nous ne pouvions regagner la route de Duclair par ce mauvais temps. On ne voyait pas à trois pas devant soi.

— Mon maître, ajouta-t-il, serait très-fâché, si je ne vous amenais pas souper et coucher au château.

— Qui est votre maître, mon ami ?

— C’est, répondit-il, M. le baron Laurence.

— Qui ? m’écriai-je, le baron Laurence le député ?

— C’est, reprit le paysan, son château que vous verriez d’ici, si on pouvait voir quelque chose. Allons, venez, il ne fait pas bon à rester là. Les bêtes sont en sueur.

— Passez devant, lui dis-je ; je vous suis. Comme le chemin était fort étroit, je suivis littéralement la calèche et les hommes, et je ne pus