Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/16

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’accessoires assez volumineux, des instruments de musique et des provisions de bouche ; car nous pouvions rester plusieurs jours en mer, et on nous avait informés que nous ne trouverions rien dans certains ports de relâche sur les côtes de la Dalmatie et de l’Albanie.

Le patron de l’Alcyon avait un chargement de marchandises qui remplissait toute la cale, ce qui nous força d’amonceler le nôtre sur le pont, circonstance gênante, mais heureuse, comme la suite vous le prouvera.

Au lever du jour, harassés de fatigue, nous levâmes l’ancre, et, poussés par un fort vent du nord, nous filâmes très-rapidement sur Brindisi, Nous allions presque aussi vite qu’un bateau à vapeur. Partis d’Ancône un jeudi, nous pouvions espérer être à Corfou le lundi ou le mardi suivant.

Mais le vent changea vers le soir de notre départ et nous emporta au large avec une rapidité effrayante. Nous témoignâmes quelque inquiétude au patron. Son embarcation ne paraissait pas capable de supporter une lame si forte et de faire ainsi la traversée de l’Adriatique dans sa plus grande largeur. Il nous répondit que l’Alcyon était capable