Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/104

Cette page n’a pas encore été corrigée

joué d’inspiration, croyant être détestable, et en me promettant de charger encore, si je vous faisais rire. Je vous ai fait pleurer parce que vous aviez besoin de pleurer ; mais vous rirez demain si je recommence.

— Non, dit Bellamare, je m’y connais ; ce que tu as trouvé ce soir était vraiment beau ; je t’en donne ma parole d’honneur.

— Eh bien, si cela est vrai, reprit-elle, je ne le retrouverai pas demain, puisque je l’ai fait sans intention.

— On verra ! dit Lucinde, qui s’était laissé entraîner comme les autres à applaudir sa compagne, mais qui en avait assez déjà et ne se souciait pas d’être mise hors de concours.

— Voyons tout de suite, reprit Bellamare avec la passion qu’il portait dans son enseignement ; si c’est une inspiration fugitive comme tant d’artistes distingués en ont eu une dans leur vie pour ne plus la ressaisir, je vais le voir, moi ! Recommence moi ça !

Ah ! que ne suis-je assise…

— Je suis fatiguée, répondit Impéria, cela m’est impossible.