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pour point de comparaison, et ainsi que Laura me l’avait annoncé ; mais quel spectacle grandiose se présenta de nouveau du haut de la cime du grand cristal blanc ! À nos pieds, le cirque de l’améthyste, noyé dans ses propres reflets, n’était plus qu’un petit accident du tableau, agréable par la douceur mélancolique de ses teintes lilas, et concourant par l’élégance de ses formes à l’harmonie de l’ensemble. Combien d’autres splendeurs se déroulaient dans l’espace !

― Ô Laura, ma chère Laura ! m’écriai-je, bénie sois-tu pour m’avoir amené ici ! Où as-tu appris l’existence et le chemin de ces merveilles ?

― Que t’importe ! répondit-elle ; contemple et savoure la beauté du monde cristallin. Le vallon de l’améthyste n’est, comme tu le vois, qu’un des mille aspects de cette nature inépuisable en richesses. Tu vois ici, sur l’autre versant du gros cristal, le monde charmant des jaspes aux veines changeantes. Aucun cataclysme n’a souillé et enfoui dans des mélanges barbares et dans des confusions brutales ces magnifiques et patients travaux de la