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d’où, et qui tombent dans des vasques invisibles. On les entend plus souvent qu’on ne les voit, et, quand on les découvre après avoir laissé un peu de sa peau et beaucoup de ses vêtements dans les ronces, on est un peu tremblant d’avoir osé violer des sanctuaires si bien gardés. Les aspérités du schiste redressé se prêtent peu à la curiosité, et, depuis que le monde est monde, la civilisation n’a pas contrarié le sol dans ce coin sauvage. Pourtant, cette année, on y a abattu dans le bas beaucoup de beaux arbres, et l’endroit où nous déjeunions nous fournira de larges souches pour sièges et pour table, mais point d’ombrage. Gargilesse se rebâtit et fait des frais pour les peintres qu’il attend à l’automne. Bis cela à nos amis les paysagistes. L’ancien hôtel est remplacé, changé ; les bâtiments voisins sont élevés d’un étage. Bonnet aussi a fait des chambres neuves, et parle de faire des balcons ! Au lieu d’une auberge, il y en aura trois. Gargilesse pourra loger proprement et nourrir à bon marché une vingtaine d’artistes et de touristes au petit pied.