Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/267

Cette page n’a pas encore été corrigée

début, l’homme, n’ayant pas de droits, n’a pas de devoirs. Thérèse n’était pas vierge, elle ne fut ni séduite ni trompée par lui, et ses relations dans la vieillesse avec le premier venu, — elle s’éprit à cinquante-sept ans, sous les yeux de Rousseau, d’un palefrenier qui eût pu être son petit-fils, — prouvent ce qu’elle avait dû être, ce qu’elle avait toujours été.

Sacrifions donc Thérèse à Rousseau sans trop de scrupule, car Rousseau s’est trop sacrifié pour elle, et cela n’est pas juste. La postérité ne doit pas accepter cette immolation sublime et puérile, cet excès de générosité insensée dont l’inimitié et l’hypocrisie ont fait et font encore leur cri de triomphe. Ou Rousseau n’était pas le père des enfants que mademoiselle Levasseur a laissé mettre à l’hôpital, ou il avait pleinement le droit de croire qu’il ne l’était pas. Qu’on se donne la peine d’en rechercher des preuves irrécusables, on les trouvera. Que n’ai-je vingt ans et la liberté, c’est-à-dire le temps ! je consacrerais ma vie, s’il le fallait, à découvrir ces preuves de la véritable opinion de