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ondulées et semées de beaux jardins, de parcs touffus et d’élégantes villas. En cherchant à m’orienter, je m’arrêtai à la porte d’une de ces belles habitations. Cette porte se trouvait ouverte et laissait voir une allée de vieux arbres entrelacés mystérieusement. Sous cette voûte sombre et voluptueuse se promenait à pas lents une femme d’une taille élancée et d’une démarche si noble que je m’arrêtai pour la contempler et la suivre des yeux le plus longtemps possible. Comme elle s’éloignait sans paraître disposée à se retourner, il me prit une irrésistible fantaisie de voir ses traits, et j’y succombai sans trop me soucier de faire une inconvenance et de m’attirer une mortification.

« Que sait-on, me disais-je, on trouve parfois dans notre doux pays des femmes si indulgentes ! » Et puis je me disais que ma figure était trop connue pour qu’il me fût possible d’être jamais pris pour un voleur. Enfin, je comptais sur cette curiosité qu’on éprouve généralement à voir de près les manières et les traits d’un artiste un peu renommé.

Je m’aventurai donc dans l’allée couverte, et, marchant à grands pas, j’allais atteindre la promeneuse lorsque je vis venir à sa rencontre un jeune homme mis à la dernière mode et d’une jolie figure fade, qui m’aperçut avant que j’eusse le temps de m’enfoncer sous le taillis. J’étais à trois pas du noble couple. Le jeune homme s’arrêta devant la dame, lui offrit son bras, et lui dit en me regardant d’un air aussi surpris que possible pour un homme parfaitement cravaté :

— Ma chère cousine, quel est donc cet homme qui vous suit ?

La dame se retourna, et, à sa vue, j’éprouvai une émotion assez vive pour réveiller un instant mon mal. Mon cœur eut un tressaillement nerveux très aigu en reconnaissant la jeune personne qui me regardait si étrangement de sa loge d’