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Comment M. Féline a-t-il pu s’imaginer que j’étais arrêté, dans mon désir de lui demander l’appui de son talent, par d’aussi sottes considérations ?

— M. Féline ne s’imagine rien du tout, monsieur le comte ; c’est moi qui me suis imaginé une chose que je vais vous dire franchement et qui n’est pas dépourvue de raison. Écoutez-moi bien. De père en fils les Parquet ont placé les Fougères en tête de leur clientèle ; c’est bien. Vous avez eu une affaire, vous en avez eu deux, vous en avez eu trois ; Me Simon Parquet a remué les dossiers de M. le comte Foulon de Fougères ; il a plaidé ses causes au barreau, et, soit la bonté des causes, soit le zèle de l’avocat, soit l’aptitude de l’avoué, M. de Fougères a gagné trois procès…

— Je n’attribue mes victoires qu’à votre talent et à votre zèle, mon cher monsieur Parquet.

— Laissez-moi dire. J’arrive à la péripétie, au quatrième acte (M. Parquet avait toujours le rôle d’Alberto Casaboni dans la tête), je veux dire au quatrième procès. M. de Fougères épouse une dame de bonne maison et passablement riche, qui lui donne deux héritiers d’un coup et qui lui en fait espérer d’autres. C’est le cas, sinon d’augmenter sa fortune, du moins de ne pas la laisser péricliter. Or, il se trouve qu’une difficulté inattendue se présente, et que madame de Fougères, selon toute apparence, va perdre cinq cent mille francs, peut-être plus, légués à ladite dame par testament d’un sien oncle. Dicat testator et erit lex. Mais ledit testament ne paraît pas avoir été rédigé dans l’exercice d’une pleine liberté d’esprit…

— Vous savez bien, monsieur Parquet, que le bon droit est du côté…

— Je ne me prononce pas, monsieur le comte, j’expose l’affaire. M. le comte de Fougères se trouve donc dans